Au dessus des aigles.
Me voici au sommet de la Grande Pyramide d’Uxmal. J’essaye de m’imprégner de ce moment, et c’est en écrivant ces quelques mots que je pourrai me souvenir de tout ce que j’ai senti, de tout que j’ai vu, de tout ce que j’ai touché. Tout en haut de cette pyramide le soleil est de plomb et seul un petit vent vient me rafraichir. Cela importe peu, un des mes rêves est en train de se réaliser.
Je suis au dessus de la forêt, au dessus du vol des aigles. Devant moi, toute la cité Maya d’Uxmal. Je n’ai pas l’impression de voir des ruines : c’est une ville entière qui se tient ici. Palais, temples, places, tout est dans un état de conservation étonnant. Alors qu’ils sont présentés comme une civilisation mystérieuse et insaisissable, on n’a aucun mal à imaginer comment les Mayas habitaient et utilisaient ces lieux… Pour cela il faut juste flâner dans les anciennes rues tel un Lyonnais au bord du Rhône, Magique !
Les tour-operators et certains touristes m’inspirent un profond dégoût… Je parle de ceux qui montent en haut de ce temple dans le seul but de prendre la « photo souvenir » qui trônera ensuite dans le salon… Ils passent tous 2 minutes au sommet, en traitant ces cités comme de vulgaires décors de cinéma… C’est comme si ces personnes nous arrachaient d’un rêve, d’un monde différent, pour nous ramener brutalement à un quotidien qui ne nous convient pas tellement. Nous sommes néanmoins un petit groupe à rester en haut malgré la chaleur, à prendre le temps de contempler, de mesurer la dimension de ce paysage.
Je dis cela mais j’ai aussi pris cette fameuse « photo souvenir », elle est pour moi comme un totem, une marque palpable de la réalisation d’un rêve. Malheureusement cette photo sera toujours incomplète : on ne sentira pas l’odeur d’ici, on ne verra pas les mouvements que le vent impose à la canopée, on ne ressentira ni l’air ni la chaleur…
Quelle scène ! Cela m’inspire un grand respect. Qui sont les mayas ? Une civilisation ancienne, grandiose mais disparue, qui pratiquait le sacrifice humain et le « juego de pelota »… Les pierres ici nous révèlent d’autres choses bien plus fascinantes. Ces cités Mayas sont des témoignages.
Ce peuple est avant tout un peuple de bâtisseurs et ses constructions révèlent sa manière de penser. On observe une vraie hiérarchie dans les bâtiments –allant des demeures des Dieux à celles des simples habitants-, les constructions observent souvent un alignement astronomique et étaient utilisées pour parfaire leur savoir –comme les observatoires par exemple.
Leurs édifices ont donc une vocation esthétique, pratique, religieuse, symbolique et scientifique.
L’ambiance est difficile à décrire. D’une certaine façon elle est très pesante car cette architecture est très imposante. Je me sens limite gêné d’entrer dans l’intimité des Mayas. Des animaux peuplent cette ville : les aigles nous observent, les iguanes gardent les marches des temples et les oiseaux se chargent de sonner l’alerte. Connaissant le lien étroit que les Mayas entretenaient avec la nature, on penserait presque que ces animaux sont des gardes, des messagers qui viennent nous rappeler que nous ne sommes pas chez nous et que nous devons respecter ceux qui habitaient ces lieux.
Il est midi et les tour-operators cessent leur va et viens. Les aigles se posent sur la canopée et les iguanes regagnent leurs nids… Je reste du haut de mon perchoir à contempler la vue, je n’ai plus qu’à trouver un nouveau rêve !
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