mardi 6 septembre 2011

Archéologiquement vôtre


Ambiance « roots », saut dans le grand bain. Je commence aujourd’hui à travailler sur le terrain avec une équipe d’archéologues.
J’entre dans la voiture de Nahim, un archéologue Mexicano-Syrien de 30 ans. Piano en fond musical, des instruments d’archéologues qui traînent de partout. Nous parton à 7h et arrivons sur le site de Tixcakal à 7h30. Nous garons la voiture dans un petit village, puis nous continuons 20 minutes à pied en pleine forêt.

L’Ambiance est fascinante, de minuscules chemins escarpés mènent aux différents lieux de fouilles. Nous sommes dans un petit village qui date de 2000 ans, les constructions sont très espacées car avant il y avait d’énormes champs de Maïs ou de Cotton entre les maisons de ces paysans.

Je travaille sur un complexe composé de plusieurs maisons et d’une pyramide. Tout est très vieux et se résumerait presque à des tas de pierres, mais lorsqu’on se penche un peu plus sur ces pierres, on peut les faire parler.

Il faut cartographier, creuser, dessiner, répertorier. A près quelques heures les efforts sont quasi toujours récompensés ici. On trouve des céramiques, des pointes de silex… Tu es le premier à voir cet objet depuis près de 2000 ans, je vous laisse deviner l’effet que ca fait…

L’ambiance est très particulière. Vous êtes en pleine forêt, isolé avec l’équipe. Il fait un soleil de plomb et l’humidité dépasse les 100% en ce moment (saison des pluies). Les moustiques te piquent de partout. Tu as chaud, tu es fatigué, tu te grattes, mais tu as la chance de faire quelque chose qui sort vraiment de l’ordinaire, quelque chose qui a du sens.
Tu ne peux t’empêcher d’imaginer la vie des Mayas ici, dans cette nature inhospitalière.

Les archéologues… Impressionnant. Les archéologues originaires de l’occident et les plus jeunes sont les plus charismatiques, les plus qualifiés, les plus passionnés. Les archéologues Mexicains sont beaucoup moins qualifiés. Ils sont plus des ouvriers qui, grâce à l’expérience, savent comment chercher les objets. Ils sont en quelque sorte les ouvriers de l’histoire.
Alors que Nahim se jette sur le premier fragment d’objet exhumé, le lave, l’observe, l’analyse méticuleusement, les archéologues du pays les déposent en tas à côté de leur trou, sans s’en soucier…

Trouver quelque chose dans la terre est comme trouver la boite noire d’un avion. L’objet, ou plutôt le fragment d’objet, délivre de nombreux indices. Le matériau utilisé nous montre avec qui ces gens échangeaient, la technique de fabrication nous renseigne sur l’époque. Parfois des surprises viennent. Aujourd’hui un autre groupe a mis à jour une pointe de Silex originaire du Guatemala alors que les archéologues ne pensaient absolument pas en trouver ici..

A Tixcakal je me sens comme un jeune Padawan de Star Wars, j’apprends sur le tas. Mes yeux sont fascinés et j’admire… Enfin je fais ce que je voulais VRAIMENT faire ici..

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